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Mendès-France. Mendès-France.

lundi 17 novembre 2014 par Elisabeth

Il y a 1 message en réponse à cet article.

Quelques mois avant la signature du traité de Rome, Pierre Mendès-France exprimait ses doutes devant l’Assemblée Nationale en ces termes : "Un marché commun où les pouvoirs de la démocratie sont délégués à une autorité extérieure, laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement à une politique nationale et internationale."
pour ceux qui se souviennent de ce nom, il a été président du conseil (premier ministre) et ministre des affaires étrangères mais il a été également membre du conseil d’administration du FMI, délégué de la France au conseil économique et social, membre de la banque internationale pour la reconstruction et le développement...
Pourquoi s’en référer à De Gaulle qui était un militaire et ne pas suivre les portes entr’ouvertes par Mendès-France ?
pour répondre à ta question d’hier Jean François, moi, je me souviens de ses "causeries" parce qu’il a été très tôt un guide dans mon éducation politique.


Messages

  • Salut Elisabeth,
    J’ai retrouvé la citation de PMF sous une forme un peu plus compréhensible (dans laquelle je me suis permis en outre d’ adapter la ponctuation).

    En 1958, quelques mois avant la signature du traité de Rome, il exprime devant l’Assemblée Nationale ses doutes sur un Marché Commun "où les pouvoirs de la démocratie sont délégués à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique. Car, au nom d’une saine économie, on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale ; finalement une politique au sens le plus large du mot, nationale et internationale".

    Deux remarques à ce sujet :
    - Il s’oppose par avance à une technostructure qui prendrait le pas sur les Etats-Nations démocratiques.
    En cela il avait raison, même si le traité de Lisbonne a quelque peu amélioré la situation avec l’élection du Parlement européen au suffrage universel et les pouvoirs accrus dévolus à ce Parlement.
    Mais les faits lui ont ensuite donné tort, l’essentiel du pouvoir appartenant aux Etats et non à la Commission. C’est le Conseil européen - les chefs d’Etat et de gouvernement - qui définit les principales orientations (d’ailleurs dans une grande opacité) et qui maintient la règle de l’unanimité, bloquant ainsi toute avancée fédérale vers une démocratie européenne.

    - Par ailleurs il s’exprime en pleines "Trente Glorieuses", pendant lesquelles la croissance donnait aux Etats européens des marges de manœuvre suffisantes pour définir et appliquer leurs politiques. Depuis, la mondialisation est passée par là et, sauf à accepter le repli sur soi que prônent les extrêmes, je ne pense pas qu’un pays européen puisse trouver sa place dans les affrontements entre blocs, sans accepter une certaine délégation de souveraineté au niveau supra-national.

    Mais n’avons-nous pas en chantier un ambitieux projet d’articles pour nourrir ce débat ?

    Répondre au message 100 du 18 novembre 2014, 16:54, par Jean-François


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