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Corps. Fabienne Jacob.
vendredi 19 juin 2015 par
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Le titre est en rapport avec le métier de la narratrice, masseuse dans un institut. on suppose que l’action se déroule dans une petite ville mosellane, sans que cela soit dit.
Ceci étant posé, on comprend que des corps, elle en voit toute la journée, des bien faits et des difformes. Ce n’est pas l’essentiel. Ce qui importe, ce sont les vies liées à ces corps. Ce sont les confidences avouées sur le lit de l’institut.
On ne sait pas comment cette fille de paysans est devenue masseuse. Cette bourgade où elle exerce est elle loin du village de son enfance ?
Nous, lecteurs, nous remontons le fil du temps de ces vies. La narratrice ne nous livre que ses souvenirs d’enfance. De sa vie de femme, nous ne savons qu’une chose, sa solitude.
Le roman s’ouvre en même temps que l’institut et il s’achève sur la fermeture, comme une boucle.
C’est un court roman, les clientes sont peu nombreuses.
"Corps" fait réfléchir sur les vies racontées, sur celles de ces femmes qui exercent des métiers qui libèrent la parole sans que cela soit l’aspect officiel. Les clientes, en se détendant, déposent leur fardeau.
L’écriture est un mélange de magnifiques métaphores et de phrases syntaxiquement incorrectes. La négation est absente dans les phrases négatives. C’est proche du langage parlé. La langue orale n’exclut pas la métaphore.
Je le sais pour l’avoir rencontrée à Metz, l’an passé, lors du festival "littérature et journalisme", Fabienne Jacob aime la langue populaire avec des mots de patois, c’est la langue de l’authenticité.