Télévision et cinéma

Timidement dans les années 50, la télévision est entrée dans les foyers. Peu de gens avaient un poste et quand un événement survenait, la maison se remplissait soudain.
Dans les années 60, il y en avait un peu plus mais ce n’était pas une généralité. Il faut encore attendre une dizaine d’années pour que ce soit répandu.
Les programmes étaient restreints, le JT, quelques émissions, le film du dimanche, le cinéma de minuit, Thierry la Fronde le dimanche en fin d’après-midi, Hitchcock ou au nom de la loi le samedi soir, cinq colonnes à la une, les dossiers de l’écran...Et souvent la mire.
Il restait du temps pour aller au cinéma. J’y allais plusieurs fois par semaine.
Je me rappelle avoir regardé deux fois la télévision à l’école. Pour l’élection de Kennedy et pour son assassinat. J’avais trouvé l’élection grotesque. Toutes ces fanfares, cette ambiance de kermesse ne m’avaient pas paru dignes de l’élection d’un président. L’assassinat m’avait consternée.
A cette époque, il n’y avait pas de téléfilms ou peu. C’est peut-être là que cinéma et télévision sont devenus rivaux.Après une journée de travail, c’est commode de rester chez soi, même pour regarder un navet.
On perd beaucoup pourtant. Le cinéma est une sortie, une parenthèse dans une vie quotidienne répétitive. Le cinéma a ses rites même si l’écran n’est plus caché par un rideau publicitaire sur lequel les enfants jouaient aux devinettes et si les pop-corn ont remplacé les esquimaux glacés.
Les dimensions de l’écran sont irremplaçables pour les effets spéciaux et les paysages grandioses.
Dans un choix de facilité, on reste à la maison. Le cinéma est devenu cher et pour une famille c’est une sortie onéreuse.
Il est regrettable que cinéma et télévision soient en rivalité et non en complémentarité.