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Le thé des écrivains. Chapitre XXIII. L'Europe des douze, Trente ans (...) Le thé des écrivains. Chapitre XXIII. L’Europe des douze, Trente ans après.

lundi 9 novembre 2015 par Elisabeth

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On faisait des prévisions noires sur l’avenir. On avait peut-être raison.
Etions nous arrivés à la fin du monde ou à la chute de l’Empire Europe seulement ?
L’Europe avait vécu voire survécu à tant de cataclysmes. Il fallait envisager de grands changements, des conceptions nouvelles, pas des nouveautés taillées dans de l’ancien.
Elise ne comprenait pas que le parlement de Strasbourg ne prît pas des sanctions contre les tricheurs et les dissidents ; en particulier ceux qui fermaient leurs frontières aux Migrants venus de pays en guerre.
Quand l’Europe des douze s’était formée, en 1986, certains économistes avaient pointé les difficultés du nombre et des disparités. Trente ans après, l’Europe des vingt-huit étouffait, s’asphyxiait. Pas d’unité à part la monnaie. Un kaléidoscope de lois et d’us et coutumes. On parlait de changement mais on en parlait seulement. Rien de concret.
Comme au Moyen-Age et à la Renaissance, c’était la culture qui construisait l’Europe, tous les arts réunis.
Les biennales d’Art contemporain exposaient des artistes de tous les pays et dans un même esprit de dénonciation des abus, les oeuvres pouvaient se juxtaposer ou se regarder en face.

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Marilyn Monroe. Andy Warhol

Les musées d’Art contemporain fleurissaient, les fondations des riches mécènes également.
Cependant l’Art éphémère était né. Etait-ce un signe ? Les installations se multipliaient hors du temps.
Elise, qui avait eu une formation classique, avait des difficultés pour comprendre l’Art contemporain. Elle y parvenait depuis qu’elle réfléchissait sur l’angoisse des hommes et la Melancholia.
Pour elle, c’était l’Art de la destruction comme tout le siècle. Pourtant, ces oeuvres qui parfois ne ressemblaient à rien étaient porteur de messages sur le monde à la dérive.
Tout s’était éclairé lors d’une visite à Lyon, au Musée des Beaux Arts. L’exposition s’appelait "Repartir à zéro comme si la peinture n’avait jamais existé." 1945-1949.
La destruction de villes entières, la mort de milliers d’hommes, la découverte des camps de concentration, les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki....avaient modifié la pensée des artistes. Pour eux, comme pour les Surréalistes après le première guerre mondiale ; on ne pouvait plus parler de tant d’horreurs de la même façon qu’auparavant.
Il fallait repartir à zéro.

  • orange and yellow. Mark Rothko - JPEG - 101.3 ko orange and yellow. Mark Rothko
  • Shimmering. Pollock. - JPEG - 444.4 ko Shimmering. Pollock.

C’est ainsi que les pratiques expérimentales s’étaient développées à travers l’Europe en souffrance et les Etats-Unis d’Amérique, dans un esprit d’échanges et de générosité. ils réinventaient des matériaux, suite aux privations de la guerre.
Deux mouvements, cependant se dégageaient fortement, l’expressionnisme américain d’une part et les "abstraits lyriques" de l’école de Paris d’autre part.

  • Nicolas de Stael - JPEG - 704 ko Nicolas de Stael
  • Pierre Soulage. - JPEG - 63.9 ko Pierre Soulage.

On ne pouvait plus revenir à des moyens d’expression plus classiques.
Il faut vivre avec son temps. Les impressionnistes tant adulés aujourd’hui avaient en leur temps été l’objet de bien des critiques.
Les nouvelles technologies transformeraient encore davantage les critères des artistes.
Les expositions proposaient toutes leur lot de vidéos.
A cette époque, 45/49, Elise était une enfant. Elle avait reçu comme un choc d’avoir vécu cette période transitoire mais combien importante sans le savoir.
Dans sa Normandie natale, on ne pensait qu’à reconstruire. Le Havre commençait à se relever de ses cendres dans la froideur des grandes artères qui menaient à la mer.
Elle allait voir les paquebots quitter le port sans penser que des artistes célèbres étaient à bord. Des artistes qui allaient changer la vision du monde.
Ils n’étaient que des noms dont elle entendait parler, des mots, presque sans réalité.


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