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la cuisine de l’enfer.
jeudi 19 octobre 2017 par
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Dans l’imaginaire du Moyen-Age, l’enfer est assimilé à la cuisine.
C’est un monde de feu où les damnés subissent la cuisson soit à l’étuvée, dans des chaudrons posés dans des flammes intenses, soit ils sont bouillis, jetés dans des marmites remplies d’eau bouillante, soit ils sont embrochés. Satan lui-même les arrose de leur graisse tombée dans la lèchefrite, comme on fait pour les rôtis.
Les métaphores culinaires terrorisent les chrétiens sans toutefois les empêcher de transgresser la loi divine.
On dit que Lazare, mort et ressuscité par Jésus, a vu de grandes chaudières remplies des métaux fondus et bouillants dans lesquelles étaient plongées les âmes des avares et des usuriers.
Raoul de Houdenc, un trouvère du XIIIe siècle, raconte un rêve.Lorsqu’il arrive en enfer, on prépare un banquet.On y sert des lutteurs à la sauce à l’ail, des usuriers très gras, un rôti d’hérétiques à la grand sauce Paris, un pâté de vieilles putains sans loyauté et en entremets des langues fraiches des derniers damnés, passées à la friture.
Jérome Bosch, Brueghel l’ancien, enguerrand Carton et bien d’autres ont peint ces cuisines de l’enfer et ces banquets.
Il faut y voir une condamnation de la gourmandise, un des sept péchés capitaux, autant que le désir d’effrayer le croyant s’il n’obéit pas aux règles de l’Eglise.