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Le sac à main Le sac à main

samedi 12 juillet 2014 par Elisabeth

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Sabine

Cette route est décidément interminable. Je pédale, pédale, mes mollets deviennent béton. Mon sac à dos si léger ce matin me scie plus en plus les épaules. Une sensation de soif assèche complètement ma bouche, ma gorge, je n’en peux plus… Très énervée, je freine, descends de vélo et le jette brutalement sur le bas côté. Je m’écroule sur le talus et d’un geste brusque attrape mon sac- à dos pour en extirper une bouteille d’eau, hélas déjà presque vide.
Dans ma précipitation, je secoue fébrilement mon sac pour le vider complètement. Son contenu se répand en étoile sur l’herbe sèche. Il fait très chaud. J’ouvre cette bouteille en plastique et bois le peu d’eau tiède qui reste avec avidité.
Je me sens mieux. Une sensation étrange m’envahit. Soudain, tous ces objets étalés devant moi prennent vie. Ce petit couteau suisse à moitié caché par un pissenlit m’émeut. Je revois le jour où Gaston, ce vieux routard me l’avait offert, comme un bien précieux, : signe d’une grande amitié. Tendrement, je prends cet objet et le serre dans ma main.
Dans l’herbe plus loin, un porte-feuille. Je l’ouvre et passe en revue son contenu. Jamais je n’avais attaché d’importance à cette vieille pochette en cuir élimée par le temps. Une véritable caverne d’Ali Baba : une multitude de cartes de fidélité. Fidèle s à quoi ? Absurdité. Une photo d’identité datant de quinze ans ou plus. Je la scrute et me reconnais à peine. Nostalgie.
Curieuse, je fouille de nouveau la pochette et aperçois dans un recoin un papier plié en quatre. Je le déplie et découvre un petit message. A sa lecture, mes yeux me picotent, des larmes coulent. Je lis des mots longtemps oubliés « je t’attends ce soir comme convenu » ; Il y a si longtemps… cette écriture, cet homme… je saisis alors ce mouchoir en papier chiffonné et me mouche bruyamment.
Plus loin, une enveloppe timbrée non envoyée. Comment ai-je pu oublier de poster ce courrier si urgent ? Urgent, vraiment ? Peut être pas finalement.
Souvenirs, souvenirs…
Je comprends pourquoi maintenant ce sac pesait une tonne ! Un morceau de ma vie si riche en émotions écrasait mes épaules !

Marylène

Depuis de longues années mon sac à main est un sac à dos, ou plutôt de nombreux sacs à dos.
Celui en cuir naturel petit et rond, robuste mais trop lourd pour les grands et moyens voyages.
Celui en toile légère avec armature qui évite la transpiration, pour les longues randonnées d’été.
Celui classique, confortable, poches nombreuses, noir comme un corbeau.
Je n’oublie pas le grand jaune en skaï qui m’a accompagnée pendant de longues années et qui reste pendu au clou des sacs en sursis, celui en toile épaisse bleu et blanc avec son air marin qui attend chaque été l’été suivant … et tous les autres malheureux qui resserviront peut-être un jour ! ?
Celui enfin que je préfère, léger, souple, semblable à un sac à main par son élégance, sa finesse et le fait que j’y perd ce que je crois y ranger, mais il est si facile à vider pour en faire l’inventaire !
Ce que j’aime avant tout c’est changer de sac, qu’il s’adapte à chaque sortie.
Ce samedi là je ne souhaitais pas changer de sac mais j’avais impérativement besoin de retrouver mes clés avant de sortir !
J’avais fouillé ici et là sans succès, papillonnant d’un sac à l’autre pour finir par retourner sans ménagement la dernière de mes besaces sur la table du salon.
Mes clés firent une apparition sonore et trébuchante au milieu d’un tas de menus objets insignifiants qui auraient dû prendre immédiatement la direction de la poubelle, mais c’était sans compter avec le tri qu’il aurait fallu faire au préalable et mon envie de Tout garder.
Sur la table, se côtoyaient un caillou rougeâtre gros comme une noix, une boite métallique ronde qui tenait dans le creux de la main, une mini serviette en papier, un goupillon à dents dans son étui protecteur, quelques restes végétaux secs qui sentaient fort le pin, un ticket de métro en forme de grenouille sauteuse, une petite voiture en métal coloré, quelques échantillons de crème pour le visage, un sachet de mouchoirs en papier presque vide et un autre presque plein de terre ocre rouge, et puis un petit foulard en soie, doux comme la soie.
Les clés retrouvées, le porte feuilles, le téléphone, l’étui à lunettes, les sachets de crème protectrice et les mouchoirs en papier, retournèrent chacun à leur place. Mais que faire des autres objets ?
Le caillou revenait d’Ecosse en passager clandestin, trouvé sur une plage de sable fin, à la limite entre le blond et l’ocre de la côte des Hébrides, comme une pépite, il avait attiré, mon regard et ma main. Sur la table de mon salon maintenant, il semblait venir de nulle part et me regarder d’un air réprobateur : « que vas-tu faire de moi ici ? ».
La petite boîte vide à côté du caillou m’avait été offerte dans une station de ski ; blanche comme la neige, elle évoquait le Paradis, c’était écrit dessus : Paradiski ! Mais avant tout elle était sensée permettre aux fumeurs de continuer à fumer sans polluer les pistes de mégots dégoutants. Avec elle j’avais décidé (et réussi) de cesser de fumer. C’est pourquoi je la gardais avec son vide intérieur reluisant et propre comme mes bronches. Elle avait pleinement sa place dans mon sac et me rappellerait à l’ordre au cas où … Et puis le Paradis ça ne se refuse pas !
La serviette en papier, harmonieusement parsemée de simulacres de petits fours appétissants, était encore propre elle aussi, quoiqu’un peu froissée. Elle avait fait partie de la panoplie du café gourmand pris en bonne compagnie lors d’un atelier d’écriture honorable. Comme je suis prudente je la gardais pour le cas toujours probable d’une saute d’humeur de ma chaine à vélo et de la réparation fort salissante qui suivrait inévitablement. La chaine étant comme chacun sait bien huilée et bien grasse et la serviette n’ayant pas encore servi, je la garderais donc, bien pliée, avec tout son décor soigné, dans le fond de mon sac.
Le petit goupillon jaune faisait lui aussi partie des objets indispensables et inutiles que je gardais précieusement depuis que le dentiste m ‘en avait généreusement fait cadeau après des soins, par ailleurs fort onéreux, me ventant ses qualités pour un entretien quotidien de ma nouvelle dentition ; je ne l’avais jamais utilisé craignant d’endommager un si bel objet ! Je pris la décision de le garder encore, on ne sait jamais !
Le ticket de métro n’avait, lui non plus pas grande utilité, c’était un souvenir d’un jour où je prenais le bus et où je m’ennuyais, je l’avais plié, replié et obtenu cette sympathique bestiole sauteuse qui ne faisait rire que moi. En tout cas elle n’avait pas fait rire le contrôleur quand je l’avais dépliée pour lui montrer mon titre de transport, la date étant illisible du fait des pliures, il m’avait sommée de lui régler l ‘amande due, sur le champ, malgré mes protestations et mes assertions de bonnes pratiques citoyennes. Depuis je ne fréquente plus les transports en commun, je me transporte sur mon propre véhicule à pédales, adieu les bus et contrôleurs manquant d’humour !
Le sachet de terre ocre rouge venait d’un séjour en Limousin ; comme le fusain qui est du charbon de bois ou la craie des falaises de Normandie il me gardait en lien avec un de ces lieux que j’aime. Cette terre en poudre que j’introduisais parfois dans mes dessins de paysages, séparée de mes carnets de croquis ne servait qu‘à salir mon sac, elle allait devoir retrouver une place plus stratégique, dans le tiroir aux couleurs officielles.
La petite voiture colorée s’ouvrait en deux et contenait un savon miniature qui avait surtout l’avantage de sentir bon quand je l’ouvrais et de me faire penser aux jeux d’enfant de mon fils quand je faisais pour lui des collections qu’il n’affectionnait pas mais supportait avec grandeur d’âme sur les étagères de sa chambre d’écolier. Elle était belle et inutile, il était pragmatique et peu soucieux de Beauté non mécanisée, elle était arrivée un jour naturellement dans mon sac et y retourna immédiatement.
Le petit foulard en soie bleue et rose restait seul sur la table. J’hésitais. Je le pris entre les doigts, le passai au cou, c’était une caresse ! Celui qui me l’avait offerte n’était plus là, douceur et douleur se mêlaient ; léger, il ne pesait pas dans mon sac mais il était porteur de souvenirs si forts, si troublants que je ne pouvais plus m’en détacher, je le gardai autour du cou et refermai le sac en essuyant mes larmes.

Marie Noelle

Ils ont toujours été mes fidèles compagnons, dociles, légers, adaptables, ne rechignant devant aucun mauvais traitement. Je les bouscule, les remplis, les transbahute sans soin. Ils me suivent partout.
Le dernier en date a une histoire, ou plutôt deux histoires…
Février 2014 : départ pour le Vietnam et le Cambodge. Question cruciale : quel sac à main emporter ? Pas trop lourd, bien logeant, facile à porter, qui ferme… et surtout un peu joyeux comme les voyages. Et oui ! J’ai trouvé : celui que Sabine m’a offert. Il vient du marché de la Croix Rousse. Ses impressions vertes s’harmoniseront avec mon Kway. Et il part avec moi, ce gentil compagnon : Hanoï, baie d’Ha long, vélo, sampang, minibus. Il suit, il suit ! Mais à Saïgon, catastrophe !
La fermeture éclair qui renâclait depuis un moment vient de rendre l’âme. Je ne peux laisser ouverte ma besace qui contient mes trésors. Je dois donc la remplacer. Nous roulons en direction du delta du Mékong, et nous arrêtons dans une boutique à touristes : un sac, un sac ! Dans un anglais approximatif, je précise mes critères à la jeune vietnamienne efficace.
« En bandoulière. Yes ! Light, not too heavy. O.K. Nice colours. »
En voilà un qui me plaît. Une poche intérieure, de jolis motifs brodés.
Le nouveau venu m’accompagne désormais. Et le lendemain, on quitte le Vietnam pour le Cambodge. Très dur de fermer les valises après les achats de beignets au coco. Alors, c’est le déchirement : je dois laisser là le sac de Sabine. Il vivra une nouvelle vie auprès de la petite chambrière qui l’a adopté volontiers.

Mais qu’y a-t-il au fond du sac de Mamino ?
Des psy un peu tordus y ont vu je ne sais quel symbole féminin. Ouais…
Commençons l’inventaire.
Mon portefeuille noir doublé de violine que je reconnais les yeux fermés, à son toucher si doux. Chaque chose y est à sa place. Je n’en ai jamais eu d’aussi rationnel. Il a été acheté pour mon anniversaire dans ce magasin de la rue de Brest que tous les lyonnais connaissent. Le choix d’un portefeuille ressemble à une cérémonie. La vendeuse vous demande vos goûts, votre budget. Puis elle extrait de mystérieux tiroirs des boîtes en carton où l’objet repose dans du papier de soie ; il semble vous attendre. On lorgne sur la petite étiquette du prix, bien cachée. On manipule le bébé, on fait claquer le fermoir, on vérifie l’ouverture des pochettes. On en sélectionne quelques uns. On compare, soupèse, hésite. Enfin, l’élu se détache. Oui, oui, c’est bien celui-là ! On est reparti pour 8 ans avec celui qu’on palpera, ouvrira, rangera, égarera tous les jours. Où est mon portefeuille ? Non, non, c’est bon, il est là …Ni perdu, ni volé.
Les télécommandes : la petite ronde celle de la maison, la longue, celle du garage. En vrac, au fond toujours et toujours impossible à trouver ! Je fourrage, m’énerve et elles apparaissent enfin. Gardiennes de ma sécurité, elles sont le talisman contre les voleurs. Elles protègent mon « chez moi », comme des anges gardiens. Nul besoin de cerbères, ni d’agents de sécurité. Trois petits bips et mon angoisse est calmée. Je pars et ma maison dort tranquillement.
L’agenda. Il est rouge cette année ! Je l’ai choisi, petit, économique, pas compliqué. J’aime chez lui, ce mélange de rigueur : les rendez-vous, prévus, nets, incontournables, et de fantaisie : le titre d’un livre écrit en travers d’une semaine passée, des noms de fleurs dont je voudrais me souvenir, des projets pour les mois à venir, encore flous, un numéro de téléphone ou un patronyme notés à la hâte.
Les étuis à lunettes. Le gros bleu et blanc acheté le même jour que le sac vietnamien. Ces jours-là, le mauvais sort me poursuivait : cassé le sac, perdu les lunettes, tombée de vélo ! Cet étui-là me plaît et me rassure : costaud, bien large, bruyant. Quand je le ferme, il claque comme un coup de théâtre. Aucune discrétion. On dirait qu’il affirme sa présence : « Je ne suis pas n’importe qui, moi, madame ! Et oui, je prends toute la place, mais je suis le plus important ! Sans moi, tu ne vois rien, sans moi, le soleil t’éblouit… »
Le petit étui vert clair est plus discret. Il contient mes nouvelles lunettes blanches et rouges, si précieuses, choisies avec soin elles aussi. Même cérémonial que pour le portefeuille, plus élaboré encore. Lolita, la jeune et jolie opticienne m’a guidée, stimulée.
Voilà l’inventaire incomplet de mon sac, car je n’ai pas évoqué :
• Le trousseau de clés
• Le crayon et la gomme
• Le rouge à lèvres
• Les cartes de réduction
• Souvent l’appareil photo
• La clé USB
• Les kleenex
• Le téléphone portable
• Le doliprane
• Et en plus de temps en temps les mots croisés, un bouquin, un petit cadeau…
Comment font donc les hommes ? Je crois qu’ils comptent sur nous, non ?

Jacqueline

« Ah les bonnes femmes et leur sac à mains ! » Une fois de plus, il n’avait pu s’empêcher de lui ressortir ce cliché élimé en la voyant fouiller dans son sac pour trouver son billet SNCF. Mais ce n’était pas le moment de lui renvoyer la balle avec une de ces répliques cinglantes dont elle était coutumière. Il y avait urgence. Elle ne s’attendait pas au passage du contrôleur, un jour de grève et n’avait pas sorti son billet, comme elle le faisait d’habitude pour n’avoir qu’à tendre le papier au moment voulu.
Voyons, il est sûrement dans mon porte-feuille, avec ma carte Senior… Non ! Et Dans la poche de devant peut-être …Celle où je mets les objets importants, clés, portable…non plus ! Le contrôleur perd patience. Le mieux est de vider le contenu du sac sur la tablette, pensa-t-elle tout à coup.
Sous l’œil irrité de l’employé SNCF et goguenard du mari, elle déballa hâtivement tout le contenu de son sac à mains. La poche de devant d’abord. Clés, portable, écouteurs, lunettes, portefeuille. Rien. La poche intérieure : livre, stylo, crayon, papiers divers…Tout en retournant les papiers, elle nota qu’elle avait conservé la carte postale qu’il lui avait envoyée de son voyage au Kenya. Elle la relirait tout à l’heure. La poche arrière avec la fermeture éclair. Rouge à lèvre, parfum, crayon à paupière…
« Votre carte Senior, Madame, dit enfin le contrôleur ! Vous n’avez pas de billet papier puisque vous avez un E billet. ».
Honteuse mais soulagée, elle tendit la fameuse carte que le contrôleur se contenta de passer sur son appareil et qu’il lui retendit aussitôt. Tout ça pour ça ! A l’heure de l’électronique, on pouvait s’éviter bien des angoisses.
Elle se mit à ranger un à un tous les objets épars sur la tablette et s’arrêta un instant sur la carte qu’elle avait reçue de X, en voyage au Kenya. Ce n’était pas son contenu, assez banal à vrai dire, qui l’avait émue. C’était l’idée qu’il avait pensé à elle, à leur histoire commune et y pensait encore peut-être. C’était comme une bouffée d’oxygène, un souffle de jeunesse, un désir d’aventure qui lui parvenait au-delà des frontières et par-delà le temps dans ce simple petit bout de papier. Elle se leva pour aller dans la voiture-bar, le seul espace du train où l’on pouvait rester debout à rêver derrière la fenêtre.

Myriam

Vider mon sac à main ? quel sac à main ?
Mon grand sac à main de contrefaçon qui sent encore bon le cuir marocain, rapé, mais encore « classe » ?
Mon vieux sac à main en forme de sacoche de facteur, des années 80 ?
Mon sac à main Salamander en cuir marron glacé cadeau de mon chéri ?
Mon sac en main d’été en toile blanche écolo de La vie Claire sur lequel j’ai cousu des pièces d’un luxueux torchon coloré du pays basque, modèle unique ?
Mon éternel sac à dos noir, peu esthétique mais si pratique dès que je fais une course en ville ?
Mon nouveau sac à main italien, en cuir repoussé d’entrelacs floraux, d’un bleu Botticelli ?
Ou mon tout petit sac de croco de soirée, soldé par des étudiants africains désargentés à l’université d’Agadir ? Dans ce sac j’ai oublié ma carte d’identité, que j’ai cherchée partout pendant deux ans et fait refaire.
Alors, sac à main,baise-en ville, sacoche, fourre-tout, bourse ou besace, je n’y mets pas de souvenirs ! Mon problème c’est de bien transférer TOUT son contenu important : carte d’identité, portefeuille, porte-monnaie, lunettes, clés et portables de l’un à l’autre , quand, suivant ma tenue, mes activités ou l’humeur du moment, il me plaît d’en changer !

Elisabeth

J’en ai assez de ce grand sac dans lequel je ne trouve jamais rien.
Il est beau, je l’aime bien mais il est trop profond.
Celui-ci, plus petit, fera sûrement l’affaire.
Mon portefeuille ! Ai-je besoin de tant de papiers ? Tant de cartes de fidélité ?
Botanic ? Je n’y vais pas souvent. Si je passais devant, j’aurais envie de rentrer. J’adore ce magasin où plantes et vaisselles se côtoient. Maintenant ils ont un rayon graines et farines, j’en ai déjà achetées pour mon pain. Je garde.
Decitre ! Impossible de l’enlever.
Yves Rocher ! Ce serait facile parce que je reçois un courrier et je n’y vais que lorsque les cadeaux me plaisent. Ce jour-là, je pourrais oublier ma carte. Je garde.
Carte Nespresso ! Je garde parce qu’à chaque fois que je la croise, je pense à la boutique. On croirait rentrer chez Van Cliff ou tout autre bijoutier de la place Vendôme. Un portier en costume vous ouvre la porte. Un autre vendeur vous souhaite la bienvenue, vous demande ce qui vous ferait plaisir et vous offre un café de votre choix mais vous conseille le dernier cru. Enfin ! Vous arrivez au comptoir. Il faut votre carte club, celle que je ne veux pas ôter de mon portefeuille. Elle est jolie avec ses dégradés de noir. Un Soulage en miniature.
Auchan, Simply, comme celle de Botanic, vert tendre mettent de la couleur dans mon sac noir.
Carte d’identité, carte TCL, carte bancaire, carte vitale, obligatoires.
Mon carnet d’adresses ? Est-il indispensable ? Non. Si j’étais en retard à un rendez-vous ? Je ne sais pas par cœur tous les numéros de téléphone. Je garde.
Un petit carnet ! Petit mais joli. Je peux y inscrire des impressions. J’aime le savoir dans mon sac. La couverture est noire avec des vignettes de toiles de maitres : la Joconde, un portrait de Van Gogh, la dentellière de Vermeer…
Une petite trousse en soie verte, brodée que Geneviève m’a rapportée du Népal. L’intérieur est jaune safran. J’y mets une lime, une pince à épiler, un tube de dermophile indien. Je garde.
Deux paquets de mouchoirs jetables ! indispensable.
Un stylo à billes, un stylo Montblanc. Un cadeau de Vincent lors de son premier salaire.
La housse est un cadeau de Malika. Ce sont les objets les plus précieux de mon sac.
Je n’ai pas de photo, elles sont toutes sur mon Iphone ; la plupart des numéros de téléphone aussi. Je pourrais enlever le petit carnet d’adresses. On ne sait jamais. Lui aussi est un petit Soulage en miniature. Il vient du MOMA, cadeau de mes enfants. Snobisme. Je ne l’enlève pas.
Tout est serré dans ce petit sac. Pas sûr que je trouve mieux ce que je cherche.
Je remets tout dans le grand.

Dominique

C’est l’été ! Changement de vêtements, d’habitudes, de température et changement de sac....

Je vais m’y mettre, rapide et en profiter peut-être pour faire du tri.

Tiens ! mon carnet d’adresses....il serait temps d’y recopier les nombreux post-it griffonnés à la hâte...nouvelles coordonnées, nouveaux réseaux, nouveaux contacts.....le dernier date d’hier : une soirée à laquelle j’hésitais à aller, et puis une rencontre merveilleuse....

Voilà des petits sachets de sucre en poudre : petits souvenirs des bons moments de pose-café avec les amis, et destinés à mes petits-enfants : ils ont plaisir à en faire glisser le contenu dans leur yaourt : ils appellent cela leur SUCRE SPECIAL !

Petits sucres en morceaux : pour parer à une éventuelle hypoglycémie....eh oui ! çà m’est déjà arrivé !

Mon porte-monnaie n’est pas bourré de billets mais de cartes de fidélité....et je m’aperçois que je n’ai guère été fidèle à ce magasin de fringues dont la caissière m’a presque imposé le remplissage d’un dossier pour en bénéficier, et je peste encore de lui avoir donné mon e-mail...je m’en veux encore....

En voyant ma brosse à cheveux, j’ai encore la nostalgie de celle qui l’a précédée et qui m’avait été volée avec tout mon sac ; c’était le cadeau d’une amie, grande voyageuse et qui me l’avait rapportée du bout du monde ; c’était une brosse très joliment peinte et dont le manche était si original ; cerise sur le gâteau, elle brossait infiniment bien. Je l’ai remplacée depuis par une consœur Monoprix bas de gamme. Même chose pour l’adorable miroir de poche que j’avais acheté à Venise.....

Tiens, mon petit carnet aide-mémoire ; je l’avais acheté lorsque j’avais constaté que décidément, la colle des post-it ne tenait pas toujours ses promesses......comme ma mémoire d’ailleurs !

Et je passe beaucoup plus de temps que prévu à cheval sur le passé et l’été, entre sac d’hiver et besace des beaux jours....

Nos sacs, que nous aimons tant garder au plus près de nous, au restaurant, en voiture, en marchant, à la maison, renfermeraient-ils tant de nous ?....peut-être …...et surtout nos repères, notre histoire, nos petites inquiétudes et nos gris-gris : nos TRESORS à nous !


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