Claude Lanzman.

Je vais me faire des ennemis, je crois que j’en ai déjà.
A part les négationnistes, je vais choquer tout un chacun qui se donne bonne conscience.
Je vais critiquer le film " Shoah".
J’ai trouvé indécent de demander à ces gens de revivre des moments si douloureux.
Le film de Claude Lanzman n’apporte rien de plus au film d’Alain Resnais, " Nuit et brouillard". C’étaitt un film courageux, surtout à l’époque où il a été tourné, quand on interdisait aux prisonniers des camps de prendre la parole.
Ce n’est pas le " pathos" qu’il faut développer mais la mémoire.
Il ne faut pas oublier ce génocide.
Il ne faut pas oublier les humiliations subies par les prisonniers.
Il ne faut pas oublier qu’ils avaient froid et faim et qu’ils travaillaient dur.
Il ne faut pas oublier qu’ils devaient enterrer leurs morts et faire disparaitre toute trace.
Il ne faut pas oublier qu’ils savaient et ne pouvaient rien faire pour empêcher le massacre.
Le film de Claude Lanzman ne nous révèle rien que nous ne sachions déjà à présent.
On a l’impression que lui seul savait parler de cette tragédie qu’il n’avait pas pas vécue lui-même. Il y a quelque chose de malsain dans cette obsession de faire parler les gens. C’est comme s’il voulait s’approprier leur douleur. On peut appeler ça de l’empathie, cinquante ans après, c’est de l’indécence.
Il critiquait "la liste de Schindler". Pourtant ce film relate bien les difficultés des camps et la cruauté gratuite des SS. Schindler est célèbre en Israël pour avoir sauvé un grand nombre de Juifs pendant la seconde guerre mondiale.
Quelqu’un a t-il pleuré sur les charniers des Musulmans pendant la guerre en Bosnie ?