Lettre ouverte à SylvainCreuzevault.

Le petit fascicule qu’on nous distribue avant la représentation, stipule, concernant "les démons", "librement inspiré du roman de Dostoïevski ; adaptation et mise en scène Sylvain Creuzevault.
Ce qui est sûr, c’est que c’est librement adapté, au point qu’on ne reconnait plus ni l’oeuvre ni l’esprit ni l’atmosphère de Dostoïevski.
L’adaptation de Sylvain Creuzevault fait d’une tragédie, une bouffonnerie insupportable.
Le metteur en scène a t-il lu le roman ? Un résumé ? Un simple bouche à oreille ? Si la réponse est oui, nous n’avons pas lu la même traduction.
Je retrouve les diktats actuels des révoltés de la rue et des carrefours qui veulent qu’on pense comme eux. Ils n’ont aucune culture politique, peu de culture en général, un vocabulaire restreint autour de la révolte.
Le roman se prête à une situation conflictuelle dans l’expression du rejet de la société bourgeoise par les Nihilistes et on sent déjà monter la révolte sans retour de 1917.
Il y a chez Dostoïevski, de l’humour noir, très noir. Les délires de la première partie sont pour cette raison acceptables.
Que ne suis-je partie à l’entracte !!!!
La seconde partie est insupportable. Elle commence par l’installation du décor sur une musique et un éclairage psychédélique. Amusant. S’ensuit un enfumage progressif dont on ne voit pas la nécessité. Il s’étend de la scène à la salle. Pendant ce temps, un comédien délire dans le brouillard mais on est tellement incommodé par ce fumigène, qu’on n’écoute pas ce qu’il dit et la scène est très longue, trop longue.
A partir de ce moment, on n’est plus au théâtre mais au cirque ; c’est clownesque alors qu’on assiste à un assassinat et deux suicides.
Peu d’applaudissements. Ils sont adressés aux acteurs qui jouent bien.
Nous étions six amis. Tous d’accord pour dire que c’est n’importe quoi sauf du Dostoëvski.
J’ai entendu, dans les escaliers, de nombreux commentaires allant dans ce sens.
Pour clore le tout, un appel à manifester le 24 janvier. Une fois de plus on mélange tout.
Je veux bien soutenir les intermittents du spectacle mais pas dans la même manif que la SNCF et la RATP Qui n’ont rien à faire dans la rue et qui nous em...depuis des semaines.
J’ai oublié une critique, la vulgarité du langage prêté aux personnages.