Au bon roman Au bon roman

dimanche 24 août 2014 par Elisabeth

C’était audacieux d’appeler "Au Bon Roman" un si mauvais roman.
Le titre est l’enseigne d’une librairie où on ne peut acheter que des bons romans. Pas d’essais, pas de poésie...Que des bons romans.
Qu’est-ce qu’un bon roman ? La question n’est jamais posée parce que à l’évidence les bons romans ce sont ceux que Francesca et Yvan aiment. Ils ont les mêmes références, raison pour laquelle ils créent une telle librairie. Elle, richissime, lui, aventurier.Quatre cent cinquante pages de congratulations "oh mon cher Yvan" "Francesca, j’allais vous le dire".
Une histoire cousue de fils à bâtir. Rien qui accroche.
Ils s’offusquent des articles de presse qui les accusent d’être élitistes, dirigistes...Que sont ils d’autres ?
Des bons romans, il y en a dans toutes les librairies. Quelle importance cela a t-il qu’ils côtoient des romans moins élaborés ?
Au cours de cette longue histoire, trois librairies ouvrent leur porte dans la même rue que celle du "bon roman". Elles s’appellent "ici on trouve ce qu’on veut" par exemple.
Pour donner du suspens à cet ennuyeux pavé, l’auteur a imaginé un comité d’écrivains qui participerait au choix des livres. Le roman commence par trois tentatives d’assassinat sur trois membres du comité. Un peu énorme, non ?
Un narrateur en troisième personne qui passe parfois en première personne sans que le lecteur comprenne qui raconte. A la fin du roman on devine qui est ce narrateur et on s’étonne que cette narratrice, puisque tel est le cas, ait si souvent parlé d’elle à la troisième personne.
Ce que j’en conclus, c’est que Laurence Cossé, journaliste et critique littéraire, producteur délégué à France culture, a voulu dénoncer les magouilles de l’édition, des prix littéraires, des entre-soi etc...sans pouvoir tout dire. Peut-être lui a t-on fait supprimer ou arranger certains passages. Pourquoi n’en a t-elle pas profité pour abréger ces ennuyeux dialogues creux ?
Elle a obtenu en 2010 le prix des libraires.



Imprimer