Education Nationale.

Je vais me mettre à dos beaucoup d’enseignants. J’assume.
La réforme, telle qu’elle est ébauchée, vise les profs qui refont tous les ans la même chose. Je sais qu’on ne peut pas changer un théorème ou une règle de grammaire mais selon la classe qu’on a en face, on peut varier les moyens de les faire passer.
Par ailleurs, si un élève dit qu’il n’ a pas compris, il est courageux, il ne doit pas être le seul. Alors on explique, différemment une seconde fois et on ne répond pas comme il m’a été rapporté, "je ne réponds pas aux imbéciles". Je précise que l’imbécile en question a eu son bac avec mention bien et se trouve actuellement en licence de droit,qu’elle a bientôt terminée.
Pendant les deux confinements, certains profs ont prétexté n’avoir pas les outils nécessaires pour les cours en visioconférence, ou n’avoir pas le temps de faire en "présenciel" et en visio. D’autres y sont parvenus. Cherchez l’erreur.
D’autres ont donné des pages et des pages à lire sans vérifier ce qu’avaient compris les élèves.
Il y a ceux qui étudient l’oeuvre ou le moment historique sans le rattacher à son origine ou à son contexte.
D’autres donnent des exercices sans jamais les corriger. A quoi cela sert-il ?
Quand j’enseignais en lycée et en collège, je trouvais que ce n’était pas normal d’avoir le même salaire que certains de mes collègues. J’ai toujours trouvé que "la planque" du concours qui rend l’enseignant immuable, n’était pas normal.
Quand on ne sait pas tenir une classe, il faut se remettre en question. c’est une souffrance pour le prof et une souffrance pour les élèves qui se détachent de la discipline. Alors, on change de métier.
Il y a ceux qui n’enseignent que pour l’élite de la classe. C’est sûr, c’est plus facile. ce sont ceux du fond qu’il faut amener au savoir parce que chez eux, personne ne le peut.
C’est à l’école, que l’on peut diminuer les inégalités sociales, et bon nombre de ces jeunes en révolte ont été marqués par des humiliations.
J’ai vu tout cela en cours particulier et j’ai dû palier bien des lacunes.
Enfin, ma demande éternelle, une compensation pour les professeurs de lettres, philosophie, Histoire-geéographie pour le temps qu’ils passent à corriger. Pas forcément en salaire mais en temps de face à face.
Deuxième requête, abréger les guerres napoléonienne et mieux étudier la troisième République qui a duré de 1871 à 1946, Qui a vu naitre l’ère industrielle. La quatrième République et ses crises seraient utiles pour comprendre notre monde.
Malgré la critique sévère que je viens de dresser, je donne mon soutien aux collègues qui n’ont pas attendu les réformes pour être des profs formidables. J’en connais, je ne fréquente que ceux-là.