L'oiseau bleu d'Erzeroum. Ian Manook. L’oiseau bleu d’Erzeroum. Ian Manook.

lundi 7 novembre 2022 par Elisabeth

Erzeroum est un village d’Arménie. En 1915, il est envahi par les Turcs qui tuent les hommes et emmènent femmes, enfants, vieillards en déportation. Ils marchent jusqu’en Syrie, sans eau et sans nourriture. Ceux qui ne peuvent pas suivre meurent en route, et ils sont des milliers dans ce cas.
une anecdote hors du contexte arménien, relate l’horreur du massacre. La fille de l’ambassadeur d’Allemagne invite un jeune Américain à venir se baigner dans la rivière, quand tout à coup elle est rejointe par des centaine et des centaines de corps qui flottent.
Elle en demeurera traumatisée toute sa vie. Aucun médecin ne peut la guérir même les plus grands professeurs allemands.
Araxie, vraisemblablement la grand-mère de l’auteur, traverse cette déportation avec courage. Après de multiples péripéties, elle arrive en France, à Pont de Cheruy, où elle travaille dans une tréfilerie. Elle rencontre son futur mari. Alors que la vie commence à être douce, la seconde guerre éclate.
Araxie avait une petite soeur, Haïganoush, devenue aveugle lorsque les Turcs ont envahi le village au début du roman. Elle a été vendue pendant qu’Araxie était au cachot pour avoir répondu et désobéi au "maitre" en Syrie. Les deux soeurs ne se sont jamais revues mais elles ont toujours pensé l’une à l’autre, en espérant que tout allait bien pour chacune. Le lecteur a suivi Haïganoush, il sait qu’ elle est arrivée en Union soviétique, qu’ elle fait partie d’un cercle de poètes mais elle est en danger parce que Staline n’aime que la poésie qui parle de lui et sa grandeur.
A la déclaratin de la seconde guerre, Araxie s’adresse à sa soeur :"une autre guerre , ma soeur. Une autre guerre. Où que tu sois, prends soin de toi.
Je demande à la lune...
Au fin fond de la Russie où elle se cache, Haïganouch prononce la même phrase.
Le roman s’achève ainsi.



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