L'Europe L’Europe

vendredi 9 mai 2014 par Elisabeth

Sur certaines pièces de deux euros, je ne sais pas l’année, on peut voir Europe enlevée par un taureau. Cet épisode de la mythologie grecque, souvent peint, est étrange parce qu’en fait Europe était une princesse phénicienne enlevée sur les rivages de Tyr, par Zeus qui avait pris la forme d’un taureau très beau et très doux que la jeune fille eut envie de caresser ; quand elle monta sur son dos, il l’emmena très loin du rivage, jusqu’en Crète. Elle serait selon la légende la mère de Minos.
On parle toujours des amours incestueuses de Pasiphaé avec un taureau mais les origines de Minos, qui fut cependant un très grand roi, ne valent guère mieux.

Dès le Ve siècle avant notre ère, Hérodote se demandait pourquoi on avait donné le nom de cette princesse à une terre où elle n’avait jamais mis les pieds.
Au VIIe siècle avant notre ère, un poète, contemporain d’Hésiode, dédie son poème « Apollon pythien » à « ceux qui vivent dans le riche Péloponnèse, ceux de l’Europe, ceux des îles baignées par les vagues ». L’Europe est ainsi désignée comme la partie continentale de la Grèce. Mais selon les connaissances géographiques de l’époque, l’Europe est une péninsule rattachée à l’Asie. C’est une presqu’île découpée par les mers.
Cette abondance de mers a pour conséquence un peuplement précoce et varié. Elle n’a ni unité linguistique ni unité politique.

L’Europe a d’abord été dominée par les peuples de la Méditerranée : Les Grecs, bien que dispersés sur trois continents, trouvaient leur situation supérieure à celle des Barbares.Ils appelaient ainsi les peuples un peu éloignés du pourtour du Bassin méditerranéen, Les Romains qui n’en pensaient pas moins, réussirent cependant l’unification du monde antique. L’Eglise catholique, à la chute de l’Empire romain d’Occident, parvint à une unité culturelle.
Les Arabes, en envahissant l’Espagne en 711, l’Italie du Sud et la Gaule auraient pu dominer le pourtour du Bassin méditerranéen mais ils furent vaincus à Poitiers en 732.
Mon professeur de mathématiques nommait racine de trois, un, virgule Charles Martel.
Au moins je connais cette racine carrée.
C’est à cette date que le mot Europe se chargea d’une signification politique et culturelle.
On disait que les Sarrazins avaient été vaincus par l’armée des Européens.

Charlemagne, en 800, parvint à une unité politique coïncidant à la zone d’influence de l’Eglise romaine. Cela ne dura que le temps de son règne.
Depuis, l’unification de l’Europe demeure un rêve.
Louis XIV, Napoléon, Hitler ont tenté puis échoué. On ne peut pas y parvenir par la force.
Les traités qui se suivent et se ressemblent depuis 1950 ont détourné les peuples des urnes ; surtout quand ils votent non et qu’on fait comme s’ils avaient voté oui.
L’Europe est une entité culturelle, comme à son antique création. Les disparités économiques empêchent son unification et ce ne sont pas des bureaucrates qui peuvent y parvenir mais la volonté des peuples.



Imprimer