Atelier d'écriture du 26 mars. Du Rapp dans l'escalier. Atelier d’écriture du 26 mars. Du Rapp dans l’escalier.

mercredi 5 avril 2017 par Elisabeth

L’atelier a commencé par la lecture de la quatrième de couverture d’un livre sur l’escalier dans la collection citadelle Mazenod :
"L’escalier est une invention fabuleuse : Il suffit de quelques marches taillées dans le sol d’un chemin qui serait autrement impraticable pour s’en convaincre. Mais au-delà de cette indiscutable utilité, l’escalier est une pièce d’architecture magique et chargée de sens.
L’idée d’élévation spirituelle est présente aussi bien dans les degrés des pyramides mayas, des observatoires astronomiques d’Inde, que dans les escaliers des sanctuaires et des temples de toute confession.
Symbole de l’ascension vers la connaissance, de la transfiguration, des profondeurs de l’inconscient et du savoir occulte, l’escalier est un thème récurrent dans l’Art de Piranese à Escher, de William Blake à Marcel Duchamp. Plus prosaïquement, les escaliers monumentaux des palais et des édifices publiques affirment haut et fort la puissance et le pouvoir de leurs commanditaires.
Chefs d’oeuvres de la Renaissance, classiques envolées ou délires baroques des XVII et XVIIIe siècles, grandioses escaliers d’apparat du XIXe siècle, fastes de l’Art nouveau, sensualité du modernisme catalan, froids escaliers du Bahaus, escaliers high tech, créations oniriques urbaines contemporaines, art conceptuel, les escaliers demeurent l’un des signes emblématiques de l’innovation technologique et artistique des temps nouveaux.

JPEG - 131.2 ko
escalier de l’hôtel Knaust (Suède)

Après ce texte qui appelle à la réflexion sur l’esthétique et le symbole spirituel de l’escalier, j’ai puisé la consigne d’écriture chez Georges Perec, " Espèce d’Espace" :
"On ne pense pas assez aux escaliers.
Rien n’est plus beau dans les maisons anciennes que les escaliers. Rien n’est plus laid, plus froid, plus hostile, plus mesquin dans les immeubles d’aujourd’hui.

On devrait apprendre à vivre davantage dans les escaliers. Mais comment ?"

Marie France
4 escaliers
- Celui qui fait peur
Ah ! La bouteille est vide. "Marie, va la remplir, s’il te plaît". Toute la famille est à table. Marie est l’aînée, et c’est à la plus grande que le père s’adresse. Remplir la bouteille, c’est d’abord interrompre la dégustation des tomates farcies si délicieuses, quitter la chaleur de la cuisine, descendre au garage qui sent un peu le mazout, et descendre encore , par le petit escalier jusqu’à la cave, sombre et humide. Marie descend et descend encore ,la bouteille vide serrée dans sa main. Faire vite pour retrouver les autres, mais ne pas trébucher. Devant le tonneau, elle enfile la bouteille au robinet. Le vin coule tranquillement, la bouteille est de plus en plus lourde. C’est long. Il fait sombre et froid. Attention, ne pas faire déborder le vin. Vite, elle ferme le débit .Et la panique, contenue jusqu’alors la saisit. Remonter, remonter le plus vite possible pour échapper à tous ces monstres souterrains. Elle grimpe à toute vitesse, franchit les marches 2 par 2, 3 par 3, 4 par 4.Toute essoufflée, elle pose la bouteille sur la table, reprend sa place et sa fourchette. Personne ne sait les dangers qu’elle vient d’affronter. Personne ne reconnaît son courage.

JPEG - 116.3 ko
Escher


- Celui des remontées mécaniques
On fait de prendre son forfait. On tient ses skis contre soi pour ne pas blesser ses voisins. Il y a au moins 10 marches pour accéder aux oeufs, 10 marches métalliques, aux arêtes tranchantes. Avec les chaussures de ski, si lourdes et si rigides, impossible de les affronter de face. Il faut les prendre un peu de profil, mais pas trop, en gardant le contrôle des skis. Ca résonne à chaque pas durement gagné. C’est la danse mécanique de l’escalier métallique.
- Celui de la mémoire
Plus de sauce tomate. Il doit en rester à la cave. Je descends l’escalier, et au passage je récupère un bocal vide, posé sur la 1ere marche et destiné au tri sélectif. Arrivée dans l’entrée je m’arrête. Bon, qu’est ce que je suis venue chercher ? Non, vraiment, ça ne me revient pas. Je remonte en réfléchissant et je finis par reposer le pot vide ou il était. C’est l’escalier lavage de cerveau.
- Celui du phantasme
J’ai des hauts talons, de longues jambes pailletées, un décolleté plongeant, des faux cils immenses et dans un écrin de plumes, je le descends lentement, sous le feu des lumières.

Elisabeth
A Nauplie, pour atteindre la citadelle, il faut monter un large escalier en pierre. J’ai su le nombre de marches mais je l’ai oublié, comme j’ai oublié le point de vue quand on a atteint le dernier palier.
Cependant, je me rappelle que dans mon village normand juché sur la falaise, il faut descendre trois cent soixante-neuf marches pour atteindre la mer.
Les descendre, ce n’est rien. Comme vous l’avez deviné, il faut les monter pour rentrer chez soi.
Pourtant, je les ai descendues et montées des centaines de fois. Pas plus tard que cet été, le 14 juillet. J’étais émue. Pour la première fois, j’étais en compagnie de mes enfants et de mes petites-filles. Le temps se sur-multipliait. Ma jeunesse soudain mêlée à celle de ma descendance.
J’aime les beaux escaliers comme celui dont j’ai déjà parlé, dans l’hôtel croate, très large, avec deux rampes en bois sculpté. J’aime les escaliers intégrés dans un beau paysage, comme la mer en Normandie ou le ciel à Nauplie.
A Gap, j’habitais dans un petit immeuble sur les hauteurs de la ville. Pour y entrer, il fallait passer par un escalier en béton, quelques marches. Nous en avions fait un lieu de vie et d’échanges. Pendant que nos enfants jouaient dans un vaste espace de verdure, nous, les mères, nous nous installions avec nos ouvrages de couture ou de tricotage. Et plus festif, nous apportions à tour de rôle, café, rafraîchissements et petits gâteaux. C’était aussi le dernier salon où l’on cause. Certains, voire certaines étaient souvent habillés pour l’hiver. C’était quand même vivre ensemble.
Aujourd’hui, j’habite également dans un immeuble entouré de verdure. Les escaliers en colimaçon qui mènent aux étages sont mal éclairés et peu accueillants mais les paliers sont fleuris, des tableaux sont accrochés aux murs. On y discute sans médire, on plaisante, c’est encore vivre ensemble.
Je n’oublie pas les escaliers étroits qui mènent à Dieu au sommet des cathédrales : Notre Dame de Paris, Reims, Strasbourg, Saint Marc de Venise où l’escalier escamoté donne l’impression de plonger dans le choeur.
Mais "les escaliers de la Butte sont durs aux miséreux". Aujourd’hui je les gravis difficilement même si je sens au fond de moi une élévation de mon âme devant l’infini de la mer à Fécamp, à Etretat, dans mon village perché sur la falaise.

JPEG - 56.9 ko
Le fort Palamide à Nauplie

Jacqueline
On devrait apprendre à vivre davantage dans les escaliers mais comment ? Georges Perec
Comment vivre davantage dans les escaliers ? Dans une maison de la Croix-Rousse, c’est facile ! Pour venir chez nous, il faut d’abord monter deux étages d’un bel escalier taillé dans la pierre. Notre appartement est lui-même construit autour d’un escalier circulaire en bois. Et si cela ne suffit pas, on peut encore aller au grenier par un escalier raide, genre échelle de meunier …

JPEG - 473 ko

Mais arrêtons-nous au deuxième étage et entrons. Dès qu’on a franchi le seuil, l’œil est attiré par le grand escalier en spirale qui occupe la place centrale et en impose par sa structure à la fois sobre et élégante. Il repose sur une sorte de piédestal rond en bois massif qui sert de support aux plantes vertes et constitue la première marche à gravir. Si on en fait le tour, on découvre le dessous des marches et la forme héliocoïdale de l’ensemble. Depuis le canapé, on peut même apercevoir un coin de ciel à travers le petit velux et dès qu’il pleut, on est aussitôt prévenu.
La rampe en bois foncé facilite la montée (ou la descente) car les marches sont hautes et l’escalier un peu étroit. Ornée d’une boule sphérique vert- bouteille, elle est soutenue par des montants métalliques de la même couleur qui tranche harmonieusement avec la teinte dorée du bois. A l’étage, une bibliothèque de part et d’autre du palier regroupe tous les livres de poche, classés par ordre alphabétique d’auteur. Accoudé sur la balustrade, on peut facilement repérer son livre. Par contre, il est moins aisé de l’attraper quand le nom de l’auteur oblige à caler le pied en équilibre instable sur la poutre du plafond ou à s’arracher le bras pour l’atteindre…
La journée est ponctuée par les montées et descentes. Très souvent, il faut remonter pour chercher ce qu’on a oublié en haut (ou inversement redescendre…). L’avantage de la vie conjugale est de pouvoir interpeler celui qui est en bas pour qu’il vous remonte de l’eau ou celle qui est en haut pour qu’elle vous lance un vêtement, lequel se met à voler dans les airs avant d’atterrir sur le plancher !
Grâce à notre escalier, nous avons l’impression d’habiter une maison en pleine ville. Un jour, quand nous serons très vieux, il nous faudra peut-être lui dire adieu mais en attendant, outre qu’il entretient la forme physique, il invite à l’élévation et nous rapproche du (septième) ciel !!

Sabine
APPRENDRE A VIVRE DANS LES ESCALIERS… MAIS COMMENT ?
Ça tourne, ça tourne… Comment pourrais-je y voir l’issue ? Véritable labyrinthe ! Me voici enfermée comme un escargot dans sa coquille. Je le savais pourtant, « 827 marches pour arriver au sommet du phare », m’avait dit ce vieux pêcheur.
Affronter le sommet de ce phallus pour y découvrir l’immensité de l’océan, j’en rêvais depuis toute petite. Et voilà, me voici prise au piège. Aucune ouverture possible pour y échapper. Mes jambes gravissent les marches d’une façon mécanique. Ça tourne toujours. Depuis combien de temps suis-je prise au piège ? J’entends mon cœur cogner au rythme de mes pas. Je transpire, j’étouffe, je suis en colère. Pour me rassurer, je me concentre, me raconte des histoires, chantonne, mais rien n’y fait ! Les murs suintent, la vieille rampe de ferraille à laquelle je me cramponne me fait l’effet d’un serpent. La montée de cet escalier est vraiment vertigineuse. Peut-être aurais-je du compter les marches dès le départ, histoire de m’encourager ? Je me sens seule, très seule, abandonnée. Allez, un effort ! Mais non, je n’en peux plus. Je le savais pourtant, on me l’avait bien dit, bien répété ! Monter tout en haut du phare, seul le Gardien pouvait le faire. Je continue, je tourne, je tourne. Renoncer serait une véritable défaite. Allez, 1, 2, 3, je compte chaque marche. Je m’applique, mes jambes me font mal, je souffle de plus en plus. Cela ne s’arrêtera-t-il jamais ? Soudain, une sonnerie stridente me transperce, me secoue, me fait vibrer. Abasourdie, j’ouvre un œil, et oh ! bonheur… le cauchemar disparait et je me retrouve dans la chaleur de mon lit.

JPEG - 53.8 ko
phare

Marie Noëlle
Cité des Amandiers.
Cité HLM des années 1960.
Immeubles de quatre étages sans ascenseur. Immeubles sans grâce. Appartements standards mal isolés, l’un à droite, l’autre à gauche de la montée d’escaliers.
La montée d’escaliers vit au rythme de ses habitants.
Ruche à huit heures moins le quart, départ pour le lycée. Quatre à quatre, les portes qui claquent.
Les éclats de voix, les bisous aux petits choux qu’on laisse aux nounous.
La montée d’escaliers vit au rythme de ses habitants.
Le soir, apéros.
Aujourd’hui, au quatrième, chez Max et Hélène, après le tour au petit lac, pour la passe aux canards.
Et demain, ce sera chez Colette, soir de fête, elle a reçu un colis.
Le saucisson, denrée rare, sera découpé en fines tranches sur la planchette. Et Jean sera lyrique comme d’habitude.
On monte, on descend. On se dépanne, sucre, beurre.
Toujours assoiffé, le petit Ludovic, se désaltère à toutes les tables. Une fois, il confond jus de pommes et whisky…
Tout s’entend dans cette montée d’escaliers aux appartements superposés.
Ce soir, repas chez Gourvennec , l’appartement au dessus du nôtre. Bruits de chaises, éclats de rire, discussions animées. Ca dure, ça dure et au fond mon lit, malade, épuisée par une hépatite, je cherche à dormir.
Tout le monde communique dans cette cage d’escaliers.
Même du balcon on peut s’apostropher.
Du balcon, on peut acheter les sardines du vendeur à la charrette. On descend le panier au bout d’une corde. La somme négociée est au fond du couffin en alfa. Le vendeur prend l’argent et dépose les poissons emballés dans du papier journal et on tire la ficelle pour remonter le tout. Pas besoin de descendre. Et pour les femmes algériennes, c’est l’occasion d’un bon moment de bavardage, sans vraiment sortir.
Dans la cage d’escaliers, l’odeur de café de la voisine du dessus.
Un coup de cafard et on est réchauffé.
Français et algériens côte à côte, pas vraiment mélangés, pas vraiment séparés non plus. Français, jeunes et envahissants qui montent et descendent dans cette cage d’escaliers.
Les algériens sont discrets, leurs portes se referment vite sur leur intimité. Les nôtres s’ouvrent, se ferment, restent entrebâillées.
Musiques mêlées, chansons andalouses, Pinck Floyd, Théodorakis, Léo Ferré, Simon et Gardfunkel, Léonard Cohen, chaque foyer a ses préférés.

JPEG - 18 ko
escalier du Sud

Catherine
« On devrait apprendre à vivre davantage dans les escaliers, mais comment ? »
Georges Perec Espèces d’espèces

11h50 ! Zut, je vais encore être en retard ! Il ne faut pas que je manque cette visite ! L’agent a été clair :
« Premier arrivé, premier servi. A ce prix-là, un studio dans son jus, en plein Paris ! Vous ne serez pas la seule sur le coup ma petite dame ! »
Ah, voici l’entrée. Quelle belle porte cochère ! Je poussais l’un des lourds ventaux à la hâte et me trouvais dans une cour intérieure bordées de bâtiments anciens aux mille fenêtres en miroir. Au pied de chacun d’eux, des volées de marches menant à des paliers.
Mais lesquels devais-je prendre ? C’est tout moi ça, je ne l’avais même pas demandé ! Face à l’urgence je partais à l’assaut des premières. Cinq marches inégales à négocier. Il ne s’agissait pas de trébucher si près du but !
Aucune d’elle, au premier coup d’œil, n’allait y mettre du sien pour me faciliter la tâche. La première effritée sur l’avant, avait dû voir en son temps, tant de cochers novices, pressés ou enivrés, la frôler de si près qu’elle en gardait les stigmates qui pouvaient aujourd’hui me faire vaciller dans leur ascension. Les quatre autres creusées en leur centre, semblaient elles aussi vouloir me narrer quelques bribes de leur passé. Combien d’enfant terrible ou traînant les pieds les avaient malmenées. Combien d’armées de concierges, chaque jour affairés, en bataillons fidèles les avaient bichonnées et lustrées. Ou m’entretenir encore de quelques secrets bien gardés, telles ces familles modèles, endimanchées qui les avaient gravies, pressées d’afficher aux yeux de leurs voisins admiratifs leur belle réussite. Ceux-là même qui le lendemain, les marches pour seuls témoins, accueilleraient les pas coupables des amants furtifs.
Oh, mais me voilà encore emportée par mon imagination débordante ! Léa-Line tu es incorrigible ! Quelle heure est-il ? Midi tout juste. Cela m’aura mise encore plus en retard ! Et suis-je seulement devant le bon escalier ?

JPEG - 31.7 ko
Escalier

L’après-midi, avec les mots de la francophonie 2017, il fallait écrire du slam ou du rapp.
Avant de passer à notre propre création, nous avons écouté Grand Corps Malade et MCSolar.
Avatar, canular,pirate,télésnober,favori,héberger, fureteur, nomade, emoticone, nuage.

Marie France
Mon beau pirate
J’tai hébergé
Toute une année
Quand tu m’as dit
Ma belle, ma favorite,
Je pars nomade
Sur un nuage.
J’ai voulu croire
qu’c’était un canular
Tu m’as fait croire
A ton histoire.
Tu as répété
J’ai trop besoin
d’télésnober.
J’ai trop besoin de m’isoler.
ÔToi,mon avatar
N’va pas penser
Que je n’vais pas
Me transformer
En fureteur.
T’as pas gagné
J’vais te pister
Te retrouver
Et te garder,
ça c’est juré !

Elisabeth
Hé Berger, le nomade
As tu hébergé le favori des pirates ?
Hé Berger le nomade
Es tu dans les nuages
Quand la guerre éclate ?
Sais tu qu’elle fait rage ?
Sais tu que j’enrage
Quand je vois à la nage
Tant de clandestins ?
Emigrés, immigrés tout sauf de leur gré
Emotion, sensation, emoticon
A quoi sert sur le Web
Ces signes face de lune
Emis à la une
Quand t’as pas une tune
Pour sauver ta peau ?
Hé Berger le nomade
C’est un peu ton frère
Qui s’jette à la mer
Cours va le chercher
Tu peux l’héberger
Sors de tes nuages
Ce serait plus sage
Redescends sur terre
Mets fin à la guerre
Toi l’Agnus Dei
Avatar
Canular
Tous sont desBarbares

Jacqueline
A force de galérer d’avatars en mitards,
Me v’là devenu pirate au QI de Corbas
Quartier d’isolement, cellule 103, j’héberge les cafards
Non ce n’est pas un canular, j’suis vraiment un mec à part
Favori des matons qui me traitent de vicelard

Tous les jours se ressemblent, les nuits aussi
Je sens l’œil fureteur du surveillant qui me mate
Bruits de clés dans la serrure
Fouille corporelle avant le parloir
Toujours deux pour m’accompagner
J’étouffe dans ce pénitencier, je rêve de m’évader

Seule mon âme nomade peut voguer
Voyages imaginaires au-dessus des grillages
Là-bas, loin vers les nuages
Un fixe d’héroïne, c’est bon pour le moral
Surtout quand on a pris perpète…

Catherine
D’Ta mère son slam

A toi mon fils, jeune homme, de mon téléphone,
Reçois de moi sur ta tablette, un émoticône,
M’as-tu classée, bloquée ou téléchargée,
Parmi tes favoris ou tes amis chez toi hébergés.
De la réalité qu’as-tu gardée, pour te raccrocher,
Pour vivre ici te faudra un jour, télésnober,
Pour t’ancrer pleinement, descendre, de ce nuage,
Auquel tu trouves pour l’instant, autant d’avantages.
Les pieds sur terre tu n’auras pas, tous ces avatars,
Une seule vie à te construire, sera ton histoire.
Alors mon fils, quand tu laiss’ras, cette vie de nomade,
Dans l’virtuel et l’irréel, cess’ras l’escapade,
Je serai là derrière l’écran, j’attends patiemment,
D’communiquer, de te parler, vraiment comme avant,
Quand tu n’étais alors encore, qu’un petit enfant.



Imprimer