Enseignement, culture, examen. Enseignement, culture, examen.

dimanche 30 septembre 2018 par Elisabeth

Quand le ministre de l’Education met en place une réforme, on entend souvent les professeurs dire qu’ils n’ont pas besoin de ça, qu’ils connaissent leur métier.
En fait, c’est quoi leur métier à présent ?
Respecter coute que coute un programme où tout est survolé et où rien ne reste dans les mémoires des élèves ?
Apporter un savoir ou un savoir faire à des adolescents ?
Faire naitre l’envie de se cultiver ? Apporter de la culture ?
Inciter les élèves à bachoter en visant le résultat à l’examen et rien d’autre ?
En terminale, toutes catégories confondues, le programme d’Histoire commence par la mémoire. Sujet d’actualité puisqu’on sort de l’ombre des événements enfouis, des gens qu’on réhabilite. Il est important que des jeunes générations sachent ce qui s’est passé et comment ça s’est passé. Ce qu’ont pu dire les journaux, les historiens selon leur tendance politique, les soi-disant Résistants, les vrais Résistants, les dérives de parts et d’autres etc...Les élèves, ont besoin de saisir le rapport temps de l’Histoire. La vie n’a pas repris aux lendemains du 8 mai 1945. Les rescapés des camps ne sont pas arrivés le 9 mai, les prisonniers du STO non plus. La mémoire des événements a bougé avec les circonstances.
Pendant quarante ans la guerre d’Algérie n’a pas figuré dans les livres d’Histoire. Elle est entrée sur la pointe des pieds. Un chapitre pour huit ans de guerre. Une photo de l’armée française, celle d’un "fellagha", pas de grands événements. Huit ans ! Il ne s’est pas passé grand-chose ! Des milliers de morts de chaque côté, une bagatelle ! Les événements de Sétif le 8 mai 1945 passent sous silence. Rien sur le détournement par l’armée française de l’avion des chefs algériens qui se rendaient à Tunis pour une conférence. La prison de la santé à Paris est moins ensoleillée.
Récemment, on m’a rapporté qu’un professeur d’Histoire a dit à ses élèves à propos de cette séquence sur la mémoire, qu’ils n’avaient pas besoin d’apprendre la guerre d’Algérie parce que de toute façon, au baccalauréat, ils auront le choix entre elle et la seconde guerre mondiale, qu’ils connaissent bien puisqu’on en parle dès le collège, donc ils choisiront la seconde guerre mondiale.
C’est ce que j’appelais au début de cet article, inciter les élèves à bachoter.
Depuis quand le professeur fait-il lui même l’impasse sur un chapitre ?
C’est empêcher les jeunes de comprendre ce qui se passe actuellement. On sait que ce qu’on appelle la colère des jeunes de banlieues vient de la guerre d’Algérie qui a suscité des haines et des méfiances parce que les différents gouvernements n’ont pas su régler les problèmes, et l’écart entre cultures s’est creusé.
Une fois de plus c’est laisser les jeunes dans l’ignorance et pour le professeur en question, c’est transmettre sa propre ignorance au lieu de transmettre son savoir.



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