Le tigre bleu de Mésopotamie.

jeudi 25 juin 2015 par Elisabeth

Tous les ministres de l’Education nationale pourront y mettre de la bonne volonté, ils ne pourront empêcher les inégalités parce qu’elles commencent à la maison. Je ne parle pas des inégalités financières, je ne tiens compte que des différences de niveau culturel.
Quand le livre est absent, il n’y a pas de culture. internet, wikipedia...ont l’avantage de répondre immédiatement à la question mais succinctement. Il faut des livres pour compléter. Quant à la littérature, pour émettre une critique aussi virulente que celle qu’a suscité l’épreuve anticipée de français 2015, il faut être lecteur avant de porter un jugement.
Je rappelle que Laurent Gaudé a reçu le prix Goncourt des lycéens pour "la mort du roi Tsongor" et le prix Goncourt pour "le soleil des Scorta".
Les critiques ont été déviées de leur cible.
Elèves et parents ont crié parce qu’ils ne connaissent pas l’auteur, ils l’ont insulté parce qu’ils ignorent l’histoire d’ Alexandre le grand et qu’ils n’ont pas pu comprendre la métaphore entre le félin et le fleuve, l’allégorie de la mort d’Alexandre.
Blessés par leur ignorance mise à nu, ils se sont jetés sur Laurent Gaudé parce qu’il sait ce qu’ils ne savent pas. C’est Pizarro l’analphabète, qui fait exécuter Atahualpa, le roi inca, parce qu’il a vu que Pizarro ne savait pas lire.
Quand les textes sont issus de la littérature classique, parents et enfants s’accordent pour dire qu’il faudrait prendre des textes plus récents ; quand les textes sont contemporains, ils réclament du classique.
Quand j’affirme qu’il y a erreur de cible, c’est parce que Laurent Gaudé n’y est pour rien dans l’examen et c’est lui qu’on injurie. Les vrais coupables sont ceux qui ont choisi le sujet parce qu’ils ont commis l’erreur de croire que les élèves étaient plus cultivés qu’ils ne le sont.