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Dans quel état j’erre ?
mardi 4 décembre 2018 par
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Je ne sais plus où me situer.
Dès que j’ai eu une conscience politique, c’est à dire très jeune, j’ai toujours soutenu, moralement d’abord, activement en prenant de l’âge, les mouvements contestataires et les grèves. Dans ma jeunesse, il y en a eu beaucoup comme de 2002 à 2012. En 2002, les pluies diluviennes ne m’ont pas empêchée de manifester contre l’éventualité de Le Pen aux commandes de la France.
Depuis 2012, Je ne manifeste plus et je désapprouve les grèves. D’abord parce qu’ elles sont le premier recours des manifestations alors qu’elles devraient se mettre en place quand le dialogue est impossible. Avec la CGT, me direz vous, l’échange est impossible. Ensuite, le Hollande bashing et les frondes des ministres m’ont exaspérée. J’ai trouvé les médias en dessous de tout et les ministres frondeurs irresponsables. J’espère que tous ces gens-là perçoivent leur part de responsabilité dans la levée des bataillons de gilets jaunes.
2016 ! Un renouveau !
Que s’est il passé ? La chambre est composée d’élus du peuple, de la classe d’en bas. Plus ou peu de politiques politiciens comme auparavant. Des ministres qui viennent d’entreprises en lien avec leur ministère. Pourquoi cela n’a t-il pas fonctionné ?
Pas d’opposition significative. Les députés LR, les plus anciens, n’ont pas digéré la défaite. Certains, lorsqu’ils sont d’accord, votent les lois de la majorité. Les autres n’ont rien à proposer parce qu’ils sont avant tout dans le défi. La gauche, elle est en miettes éparpillées et personne ne veut constituer un bloc d’opposition. Leurs idées éparses et peu représentatives ne peuvent pas être prises en compte.
L’extrême droite, heureusement, a peu de représentants et le programme tourne toujours autour des émigrés et la sortie de l’Europe. Leur leader nous a fait une belle démonstration de son ignorance en matière d’économie.
L’extrême gauche est celle qui gueule le plus fort mais elle n’ a pas d’autre programme que "la tête à Macron" tant son meneur n’a pas digéré sa défaite.
Par dessus tout ça, les médias qui se sont moqués jusqu’à l’indécence des nouveaux députés parce qu’ils ne connaissaient pas le protocole. Des journalistes qui matraquent la langue française à longueur de temps et n’ont pas manqué de relever le niveau soutenu des discours du président. C’est sûrement cela, le langage soutenu, qui lui a valu d’être catalogué d’ arrogant. Personne ne comprend ce qu’il dit. Eric Ciotti qui le traite d’arrogant, il vaut mieux en rire. C’est cela qui fait dire aux gilets jaunes qu’il n’est pas de leur monde. C’est vrai. Il a fait des études. Les diplômes ne lui sont pas venus dans le berceau. Comme tout étudiant, il a travaillé pour les obtenir. Quand ils disent qu’il n’a jamais travaillé, c’est faux. Il n’a pas exercé leur métier mais il a travaillé avant de faire de la politique. Ses prédécesseurs ne venaient pas non plus de la classe ouvrière.
Contrairement à Chirac et Sarkozy il a fait son "mea culpa". Il a dit je me suis trompé, j’ai échoué dans ma communication avec le peuple. C’est courageux et humble.
Pourquoi les députés n’ont-ils pas fait remonter l’urgence des situations difficiles dans leur circonscription ? L’ont-ils fait sans avoir été entendus ? Quelle marge de manoeuvre avait-ils ? On attend tout de l’Etat, n’y avait-il pas des innovations à mettre en place ? Les maires qui démissionnent ont-ils fait les bons choix ?
Dans la diversité des demandes des gilets jaunes, il me semble que certains points pouvaient se régler localement. On a beaucoup parlé de la diversité des régions qui sont en soi une inégalité. Depuis quarante ans on n’a pas cherché à reconvertir les domaines devenus obsolètes. On, ce sont les gouvernements successifs, les chefs d’entreprises qui n’ont pas su reconvertir à temps leurs usines et les employés qui ont attendu sans rien faire leur licenciement. Dans certains départements, les ouvriers ont sauvé leur travail en se mettant en coopérative ou en transformant leur poste.
Quant aux paysans, ils ont préféré déverser leurs récoltes devant les mairies ou les préfectures au lieu de faire de la vente à la ferme comme ils commencent enfin à le faire.
Il m’est impossible de soutenir les gilets jaunes, même les plus pacifistes parce que dès le départ, le mouvement était anarchiste et sans cohésion. Le gouvernement ne pouvait pas répondre à leur demande. Ils sont passés à la violence, j’ ai horreur de la violence. Ils s’en sont pris à la police qui pouvait partager leurs revendications parce que certains doivent compter pour atteindre la fin du mois. On a l’impression que la pauvreté est née depuis 2016 mais les SDF et les gens en dessous du seuil de pauvreté existaient auparavant.
Il avait dit : plus personne ne dormira dehors. Malheureusement certains y dorment encore mais des centres ont été ouverts, d’autres se construisent mais il n’est là que depuis dix-huit mois.
Il a peut-être trop réformé en même temps sans expliquer ou en expliquant mal. Le peuple voulait que ça change le lendemain de son élection. Impossible.
Dans le "Macron démission" des gilets jaunes, on reconnait trop les braises de haine de Mélanchon et Ruffin qui peut écrire dans "Libération" et je m’en étonne et m’en désole :
" Vous êtes massivement haï. Ce que les instituts de sondage ne mesurent pas c’est le dégout puissant, virulent que vous suscitez."
Un leader capable d’écrire cela donne à réfléchir.
Wauquier qui ne comprend pas qu’un referendum ne donnera pas l’argent que les gilets jaunes réclament et que cela profitera à l’extrême droite, pas à son parti, pas à sa personne. Sa préfecture a été saccagée, qu’il ne l’oublie pas.
Je ne veux pas être gouvernée par ces enragés haineux, xénophobes, racistes et assassins.
Je me sentais devenue "réac". Daniel Cohn-Bendit a dit ce que je pense, tout haut ce matin à la radio. ça fait du bien.