Les matinales ne se ressemblent pas.

Hier matin, c’était avec beaucoup d’émotion que le grand entretien de la matinale de France-Inter recevait Benjamin Stora, Mehdi Boumendjel dont la grand-père avocat a été assassiné par l’armée française, alors qu’il rentrait en Algérie après avoir assisté à une conférence sur la Paix, et des jeunes représentatifs des séquelles de la guerre d’Algérie.
L’une avait un grand-père harkis et un grand-père au FLN, une autre était petite-fille d’un appelé du contingent. Le mutisme d’une génération. Ce sont les petits-enfants qui en parlent parce qu’ils veulent savoir et comprendre. Comme dans l’excellent roman d’Alice Zeniter, "l’Art de perdre."
Pour Benjamin Stora, il faut mettre la guerre d’Algérie au programme des lycées. La guerre d’Algérie dans son ensemble, c’est à dire depuis la conquête de 1830.
Les jeunes, veulent créer un pont avec les jeunes Algériens de leur génération, qui n’ont pas la même approche des événements.
Il est regrettable pour tous les jeunes qui n’ont rien appris sur cette guerre parce qu’elle a été supprimée des programmes d’Histoire, pendant quarante ans. Elle entre timidement dans les manuels et comme le disait une des jeunes invitées hier matin, lorsqu’elle était au lycée, on leur donnait le choix entre la guerre d’Algérie et la seconde guerre mondiale.
Il y en a une qui a duré huit ans, deux ans de plus que l’autre. Sans oublier que l’Algérie a combattu aux côtés de la France. Par obligation parfois comme les soldats français du contingent, par volonté d’aider la France,souvent.
La France n’a pas su régler sa décolonisation. Les Accords d’ Evian n’ont pas apaisé les douleurs de ceux qui l’ont vécue au quotidien. L’accueil des "pieds noirs", des harkis et des immigrés a été honteusement géré. Nous en subissons encore les conséquences.
Pendant quarante ans Saint De Gaulle et sa bande n’ont rien voulu voir. Malheureusement, nous sommes dans un nouveau problème d’immigration, que ceux qui se revendiquent d’être gaullistes ne vont pas savoir résoudre si par malheur, il y avait inversion de la présidence.
Pourquoi ai-je mis en titre que les matinales ne se ressemblent pas ?
Parce que ce matin, c’est Jordan Bardela qui était invité. Au lendemain de la conférence de presse sur le programme de la présidence de la France au conseil de L’Europe, il eût été plus judicieux d’inviter un politologue et un historien, qui auraient expliqué les données abondantes et parfois complexes, du président.
Donner l’antenne à l’opposition, c’était bafouer le discours du président.
Je n’ai pas tout retenu parce je suis une femme de l’écrit et non de l’oral, que c’était très riche. Ce qui m’a paru important, c’est qu’il a travaillé le dossier depuis longtemps avec ses partenaires et qu’il ne va pas arriver le premier janvier parce qu’il a vu de la lumière et qu’il est entré.