Accueil > Littérature > Critiques de livres > Le visiteur.

Le visiteur. Le visiteur.

mardi 14 juillet 2015 par Elisabeth

Pas de message pour cet article

La pièce d’Emmanuel Schmitt met en scène Freud, sa fille, un nazi et un inconnu, le visiteur.
Un acte, divisé en treize scènes. Il correspond à une soirée. On doit pouvoir le monter en temps réel, deux heures, deux heures et demie.
Les trois premières scènes copient les scènes d’exposition du théâtre classique.
le spectateur apprend que le grand professeur Sigmund Freud est inquiété par la gestapo. Une grande partie de ses livres a été brulée. Il peut signer un laisser-passer pour quitter l’Autriche mais il est hésitant parce qu’il doit écrire qu’il n’a reçu aucune pression, aucune menace, aucune humiliation et faire l’éloge du régime nazi qui lui répugne. De plus, il a mauvaise conscience de partir sachant que d’autres souffrent sans pouvoir se défendre.
Débarque un inconnu, entré par la fenêtre. Inconnu, il le restera toute la pièce.
Est-il un fou évadé de l’asile ? Est-il la conscience ou le "soi" de Freud ? Est-il réellement présent ou n’est-ce qu’un rêve de Freud ?
Eric Emmanuel Schmitt prête à Freud ses propres doutes, son grand questionnement récurrent : sommes nous libres ou subissons nous notre destin ? Pouvons nous changer et que pouvons nous changer ?
Se pose alors la question des religions qui selon lui sont une invention des hommes pour remplacer d’abord le père lorsque l’enfant devient adulte et que le père est descendu de son piédestal, ensuite pour assouvir le besoin de créer.
"Dieu, c’est un désir de bête traquée ; le chevreuil acculé au rocher par la meute cherche encore une issue."
C’est une hypothèse inutile parce que si Dieu est puissant, il est mauvais pour laisser une part si belle au Mal ; s’il n’est pas mauvais, il n’est pas puissant parce que le Mal domine.
Prêter de telles réflexions à Freud, c’est universaliser ces interrogations puisque même le "père" de la psychanalise doute.
Anna, la fille de Freud, est une sorte d’Antigone révoltée contre les injustices qu’entraine la soif de puissance pour des faibles. Le nazi est un petit pion qui se croit puissant parce qu’il a le régime avec lui. Freud retourne souvent la situation en lui démontrant sa bassesse.


Ecrire un commentaire sur l'article ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n'apparaîtra qu'après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.