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Ici, ailleurs quelque part.
dimanche 27 novembre 2016 par
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Hier, samedi 26 novembre, sur une invitation de Marie Noëlle, j’ai assisté à l’atelier d’écriture de Sylvain Josserand, de l’association "gouttes de mots".
Petit exercice d’échauffement : Imaginer des archéologues qui trouveraient des documents et des objets de notre époque, dans cinq cents ans.
J’ai répondu à la consigne mais mon texte est à retravailler.
Viennent ensuite des petits dialogues improvisés sur des thèmes tirés au sort.
Enfin, trois quarts d’heure pour écrire une Nouvelle courte avec les éléments suivants :
Deux adolescents dorment seuls dans une cabane dans une forêt. Au loin, on entend une rivière. Un drame ou un événement heureux vient de se produire.
Ici, ailleurs, quelque part
"-Ici dit Ludo, on ne s’en sortira jamais
Ailleurs ? Où ?Qu’est-ce qu’on pourra faire ? Avec Interpol, on nous retrouvera toujours répond Laura."
Pourquoi ont-ils fui ? Ils ont eu peur d’être accusés du meurtre du professeur de philosophie. On pourrait dire qu’ils ont eu une altercation avec elle, tant les mots ont été violents. Ils n’ont pas pensé que leur fuite est un aveu.
"Je te jure qu’on va aller quelque part affirme Ludo. je connais un endroit dans la forêt. Mon frère et moi y avons construit une cabane dans les arbres. Lui seul connait le lieu et ce n’est pas Paul qui va nous dénoncer.
C’est loin ?
Non. Cinq kilomètres. Dans une heure nous y sommes."
Laura fait la moue. Justement, aujourd’hui, elle ne porte pas de baskets. Elle a voulu un peu d’élégance. Pour séduire le garçon ? Ou pour elle-même, comme elle se plait à le faire de temps en temps. Donc, elle a mis jupe, collants et ballerines.
Main dans la main, ils sortent du village par les champs. Ils ne rencontrent personne.
On voit des arbres au loin mais ils paraissent très éloignés à Laura qui se sent fatiguée par la marche accélérée dans laquelle Ludo l’entraine. Elle a peur. Son chemisier blanc lui colle à la peau par la sueur. Elle respire difficilement.
Soudain, ils entendent la mélodie d’une rivière.
"On approche dit Ludo
Les arbres sont encore loin répond elle."
Ils marchent en silence jusqu’à l’orée du bois. Ludo se sent chez lui, il est à l’aise. La jeune fille est moins rassurée. Chaque craquement sous ses pieds la fait trembler, serrer plus fort la main du garçon, se retourner. Personne. Rien. Ils sont seuls.
Ils arrivent à la cabane. Ludo aide Laura à grimper.
A ce niveau, la rivière coule en cascade. Rugir serait exagéré mais on est loin du petit cours d’eau tranquille qu’on entendait tout à l’heure.
Laura trouve ce bruit inquiétant.
Soudain, les oiseaux se taisent.
"il se passe quelque chose murmure Ludo".
Ils écoutent.
Effectivement des voix se dirigent vers eux.
"Paul n’a pas parlé, j’en suis certain. Ce n’est pas pour nous."
Pourtant les voix se rapprochent.
"Qu’est-ce qu’on fait ? demande Laura.
Allons vers la rivière. Ils vont venir nous chercher ici tandis que nous serons ailleurs."
Ils se laissent glisser le long du tronc et marchent vers la rivière.
Il était temps. Le maire, le proviseur du lycée, le père de Ludo, son frère et quatre gendarmes arrivent au pied de l’arbre.
Le lendemain, dans la rubrique "faits divers", on peut lire dans la presse que les corps enlacés de deux adolescents ont été retrouvés dans la rivière, juste après la cascade.