Mes écrits

chapitre I

Chapitre 2

Troisième chapitre du roman.

Chapitre IV.

Chapitre V.

Chapitre VI.

Chapitre VII.

Chapitre VIII.

Elise admirait beaucoup Annie Ernaux même si elle la considérait comme une rivale littéraire parce qu’elle avait eu la même idée de lier l’Histoire à son histoire. Elle y était si bien parvenue qu’Elise ne savait plus quoi dire. Elles étaient natives toutes deux de la même région, cette Normandie meurtrie (...)

Elise interrompit ses travaux d’écriture et de mémoire pour recevoir Raphael qui venait passer quelques jours, fatigués de la guerre, des soins qu’il prodiguait difficilement tant les conditions étaient ardues. Raphael était né en 1979, Valéry Giscard d’Estaing allait diner chez monsieur et madame (...)

Quand il était sur le terrain, Raphael aspirait au repos. A présent, il ne pouvait s’abandonner à la douceur de vivre. Ses pensées se tournaient vers ceux qu’il avait abandonnés dans le chaos et l’incertitude du lendemain. Elise et Charles se sentaient bien dépourvus. Peut-on vraiment poser le fardeau (...)

Sophie, la sagesse, était restée quelques jours à La Ciotat après le départ de Raphael. Elle pensait que cela aiderait sa mère à supporter l’absence périlleuse de son frère. Elles aimaient bien passer du temps ensemble, à discuter, rire, échafauder des vies qui n’existeraient jamais. Sophie était née en (...)

Elise dormit peu cette nuit-là. Après avoir contemplé son jardin, elle pensa qu’elle aurait pu le construire comme le jardin de l’Alchimiste à Eygalière dans les Bouches du Rhône. Les trois couleurs de base étaient bien respectées mais elles se trouvaient ici ou là éparpillées. A Eygalières, on suivait (...)

Christine, plus âgée que ses soeurs Elise et Anne, avait connu la guerre avec ses privations et ses menaces. Elle avait dû avoir peur des bombardements. Elle n’en parlait jamais. Elle gardait dans un coin de sa tête ou de son coeur ses terreurs de petite fille. Elle avait vu son père partir pour la (...)

La guerre en Bosnie, une autre guerre de la honte. En 1991, on savait, à la différence de 1945. L’Europe occidentale ferma les yeux sur les charniers, les camps de concentration, les exécutions sans jugement, sans dignité, sur une boucherie. Elle s’était donné bonne conscience en envoyant les casques (...)

Elise se rendit compte qu’elle avait adopté l’attitude du « Christ en homme de douleurs » de Dürer, la main contre la joue, prostrée, l’attitude de la Mélancholie. Dans l’œuvre de Dürer, le Christ a déjà subi les supplices de la Passion terrestre. Il en porte les stigmates. Le peintre nous montre un Christ (...)

Nathalie avait dix ans lorsqu‘Elise arriva dans la famille. Jouer à la poupée ne l’amusa qu’un moment. Nous l’avons déjà vu, c’est Christine qui prit au sérieux son rôle de grande sœur. Comme sa cadette, Nathalie avait connu la guerre et ses privations. A vingt ans, elle s’exila dans un pays qui lui (...)

Dans ses souvenirs, à part une vision du Havre rasé et les tickets de rationnement, Elise n’avait pas dépassé son adolescence, sa rencontre acec Charles.Mais avant ? Lorsqu’elle courait chez grand-mère Louise, dans les allées du jardin reconverties en rues portant des noms de fleurs ? Quelle petite (...)

Charles reçut une lettre de Gérard son ami d’enfance. Il l’invitait à ses noces d’or, cinquante ans de mariage avec Liliane. Pas de mail, pas de coup de fil, un carton d’invitation où figurait une photo de classe. Elise et Charles étaient présents. Qui serait encore de ce monde pour assister à la (...)

Sur le chemin du retour, Elise et Charles ne parlèrent pas. Ils avaient quitté avec un petit pincement cette Normandie à laquelle ils étaient encore très attachés malgré les douceurs du climat méditerranéen qui les avait séduits. La mer Méditerranée n’a pas les nuances de gris de la Manche, même les jours (...)

Elise éprouvait des difficultés à travailler. Les événements la perturbaient. Elle était déchirée entre ce qui se passait en Syrie et cette lassitude qui l’empêchait d’agir. Elle pensait à son fils qui s’était engagé alors qu’elle restait tranquille malgré ses états d’âme dans sa luxueuse maison au bord de la (...)

La guerre en Syrie rappelait à Charles qu’au temps de la guerre au Liban et même quelques années après, il avait fait les plans trois fois pour reconstruire l’ ambassade de France à Beyrouth. Elle avait été détruite à chaque fois dans un attentat. Le phénomène n’était pas nouveau. L’Orient, c’est loin, (...)

On faisait des prévisions noires sur l’avenir. On avait peut-être raison. Etions nous arrivés à la fin du monde ou à la chute de l’Empire Europe seulement ? L’Europe avait vécu voire survécu à tant de cataclysmes. Il fallait envisager de grands changements, des conceptions nouvelles, pas des nouveautés (...)

Lorsqu’elle était enfant voire très jeune enfant, Elise avait peur d’un crucifix accroché au-dessus du lit de ses grands-parents. Il l’impressionnait parce qu’il était sombre, le bois de la croix était marron foncé et le corps du Christ, noir. Par ailleurs elle imaginait la souffrance de cet homme sans (...)

Comme chaque matin, Elise et Charles prirent leur petit déjeuner sur la terrasse, face à la mer. Ils discutèrent un moment de l’avancée des écrits d’Elise qui s’en étonna parce qu’ils n’en parlaient plus depuis des mois. Ainsi, elle put lui annoncer qu’elle estimait avoir terminé, dans la relativité des (...)

Je voulais écrire une histoire qui se mélangeait avec la grande Histoire, celle de la seconde moitié du XXe siècle, celle où j’ai vécu l’essentiel de ma vie. Ma naissance correspond à la moitié du siècle, donc ma vie se déroule sur ce demi-siècle. Il m’a semblé intéressant de faire voyager mon héroïne dans (...)

Ce texte a été rédigé dans un atelier d’écriture mené par Sylvain Josserand.

texte écrit en atelier d’écriture dirigé par Sylvain Josserand.

Conversation entre collègues.

Nouvelle

Maria Vitoria boit rapidement sa tasse de maté et court jusqu’à l’arrêt d’autobus. Il faut une heure pour atteindre la boutique où elle travaille. Pas de place assise. Elle reste debout comme elle restera debout toute la journée pour servir des clientes riches et capricieuses. Le soir, elle reprend ce (...)

Le facteur ne passera qu’une fois

Lucas, un garçon timide et mal dans sa peau est amoureux de Laura, une jolie petite fille brillante en classe, vive, drôle. La vie les sépare. Lucas reste en Lorraine où il reprend l’entreprise de son père, Laura devient journaliste free lance reconnue. Lucas pense toujours à Laura. Un jour il trouve dans un magazine un article qu’elle a signé ; il ose la contacter pour la féliciter. Répondra t-elle ? Se souvient-elle de ce petit garçon effacé, toujours perdant ?

Je reviens un mois après mon dernier article. Jour pour jour.La maladie en a décidé ainsi.
Le 4 décembre j’ai cru être guérie, mais non. Il m’a fallu un mois pour me remettre de ce virus que je ne nommerai pas tant on dit de choses sur l’original et ses variants.
Je souhaite une bonne année à tous mes (...)

L’émission "Grand bien vous fasse" traitait ce matin du rapport qu’ont les gens avec la géographie. Les auditeurs peuvent appeler pour faire part de leurs impressions. Je n’ai pas téléphoné mais cela m’a fait réfléchir. J’ai toujours aimé l’Histoire alors que la géographie m’a toujours laissée (...)

Mon grand-père dont j’ai déjà parlé le 15 novembre lors de l’entrée au Panthéon de Maurice Genevois, aurait cent trente ans aujourd’hui.
En novembre, j’ai raconté sa participation à la première guerre mondiale.
Pour son anniversaire, je rappellerai qu’il a été un grand Résistant, décoré par De Gaulle et (...)

Il est amusant en ces temps où le mot laïcité fait concurrence au virus, de constater la pérennité de la tradition de manger des crêpes le 2 février, pour la chandeleur.
La chandeleur, est une fête religieuse, c’est la présentation de Jésus au temple.
Comme toutes les fêtes religieuses, la chandeleur (...)

Depuis quelques jours, la couleur du ciel, gris, bleuâtre par endroit, le soleil caché derrière les nuages, essayant de percer ça et là, le froid qui pince ou qui mord, me rappellent la fin de mon enfance, le début de mon adolescence, quand je rentrais du lycée. En ce temps-là, on allait au lycée dès (...)

J’ai oublié le prénom de la petite fille de six ans qui se promène au bord de la mer avec son cousin. Comme elle est Bretonne, nous l’appellerons Soizic et son cousin Yann. Un bateau passe au loin. La petite fille rêve. Elle pense à ces histoires qu’on raconte sur les bouteilles à la mer que les (...)

L’entrée au Panthéon de Maurice Genevois m’a remis en mémoire la première guerre mondiale racontée par mon grand-père. Scaphandrier, il était dans les sous-marins. Il n’a pas connu les tranchées mais il a fait huit ans de guerre. En 1911, il a vingt ans. Il est appelé sous les drapeaux comme on disait (...)

Pourquoi ne pas faire du confinement et ses restrictions, un temps de rêverie, de douceur, de cocooning, de poésie et d’écriture ?
L’hiver et ses froidures vont arriver et nous serons calfeutrés au chaud en regardant la pluie et les feuilles d’or tomber.
Elle est douce la vie pour ceux qui ont un (...)

Vous vous souvenez peut-être de la croisière du 9 septembre sur le Lac du Bourget, qui selon un mauvais jeu de mots était tombée à l’eau, eh bien, nous avons récidivé ce vendredi 19 mai et nous n’avons pas pu, une fois de plus, réaliser ce voyage. Cette fois-ci, pas de train. Marie France est venue me (...)

Petit récit.

Au pied de la falaise, la mer, que j’ai si souvent vue grise de colère et rugissante, était ce jour-là, très calme. Des vaguelettes allaient et venaient sur du sable rose, violet parfois avec l’irisation du soleil. Les couleurs variaient du bleu cobalt au turquoise. La côte s’étendait. Un paysage (...)