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Le thé des écrivains. Chapitre XXI. Souvenirs amers de la guerre.
mercredi 11 novembre 2015 par
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Elise éprouvait des difficultés à travailler. Les événements la perturbaient. Elle était déchirée entre ce qui se passait en Syrie et cette lassitude qui l’empêchait d’agir.
Elle pensait à son fils qui s’était engagé alors qu’elle restait tranquille malgré ses états d’âme dans sa luxueuse maison au bord de la Méditerranée.
La mort de Fidel Castro lui avait rappelé sa jeunesse militante. L’enthousiasme qu’avait suscité Cuba avant qu’on découvre que le chef rebelle était devenu un tyran.
La guerre en Syrie ressemblait à la guerre en Bosnie. Des guerres de la honte. À quoi servaient tous ces traités d’alliance si Les plus démunis ne pouvaient pas compter sur les grandes puissances qui elles-mêmes avaient contribué à leur affaiblissement ?
On commençait à peine à descendre dans la rue. La guerre durait depuis cinq ans.
Tout un patrimoine perdu. tout un pan de l’Histoire de l’Antiquité s’effondrait. Toute une ethnie disparaissait dans un génocide commandé par deux assoiffés de puissance.
Syrie, Bosnie, Algérie, toutes ces guerres si meurtrières pour des gens qui ne réclamaient qu’un peu de liberté. A la fin du conflit, on signerait des traités, on redécouperait des pays pour les intérêts des grandes puissances sans consulter les peuples.
"Guernica" prit soudain forme dans l’esprit d’Elise.
On avait beau Les décrier, on recommençait toujours et de plus en plus cruelles, l’avancée des technologies aidant. On, pour ne pas dire les hommes. Il semblerait que les femmes soient moins belliqueuses, à quelques exceptions près.
La Bible, le livre saint des saints, le livre des monothèistes, est truffée de guerres.
De ce fait, la peinture européenne en regorgeait.
Les peintres de la guerre : "La reddition de Breda" de Velasquez, "La retraite de Russie" de Gros, le triptyque d’Otto Dix d’après celui d’Issenheim de Grünwald et le terrible "Guernica" de Picasso pour ne citer que les plus célèbres.
Depuis son enfance, depuis qu’elle avait commencé à raisonner, depuis qu’elle allait au catéchisme qu’elle rejetait parce qu’un dieu qui permet la guerre ne peut pas être un dieu de bonté et de justice, Elise se demandait quelle était l’essence de la guerre ? Le but théologique de la guerre ?
Au Niveau des hommes, elle jouait un rôle économique. Elle était presque inévitable. Au cours de l’Histoire, on remarquait qu’elle se déclarait toujours en période de crise.
Etait-elle un mal nécessaire ? Elise ne parvenait pas à s’y résoudre.
La célèbre guerre de Troie chantée par Homère devait avoir également un sens symbolique. Dix ans, elle dura dix ans et se termina par une traîtrise des Grecs que d’aucuns appelèrent une ruse. Le combat fut inégal. Les troyens, sur le point de gagner, furent surpris dans leur sommeil. Était-ce une juste guerre ? Elle est devenue une légende. Quels sont ses enseignements ? Que le plus rusé gagne ou que Dieu choisit son camp ou que l’Histoire tourne. Les Troyens invincibles perdirent pour donner la suprématie aux Grecs, comme les Perses par la suite, comme les Germains qui vainquirent l’ Empire romain.
Les guerres étaient décidées par quelques-uns mais tous la subissaient. Il y avait là, une profonde erreur.
La Mélancholia était sûrement ce regard vers un Paradis perdu, un Hâvre de Paix éternelle.